lundi 28 novembre 2011
Participes passés des verbes du troisième groupe à l'universel
misse; mise; mis
type "voir"
vü; vue; vu
type "faire"
faitte; faite; fait (faitte prononcé avec é fermé comme fait; ou "faitse")
type "dire"
ditte; dite; dit
La déclaration universelle des droits de l'humain (version avec le genre universel)
Toutses les humains naissent libres et égalaux en dignité et en droits. Ellils sont douéés de raison et de conscience et doivent agir les unës envers les autres dans un esprit d'adelphité.
Art. 2
1. Chacunë peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclaméés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune ou de toute autre situation.
2. De plus, ellil ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.
Art. 3
Chacunë* a le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Art. 4
Null ne sera tenü en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdittes sous toutes leurs formes.
Art. 5
Null ne sera soumisse à la torture, ni à des peines ou traitement cruells, inhumainës ou dégradanttes.
Art. 6
Chacunë a le droit en tous lieux à la reconnaissance de sa personnalité juridique.
Art.7
Toutses sont égalaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Toutses ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.
Art.8
Chacunë* a droit à un recours effectif dans les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.
Notes:
*dans la version anglaise on trouve "everyone" dans l'article 2 comme dans l'article 3 et 8, pour "chacun", "tout individu" et "toute personne" dans la version française.
Exemples d'accord d'adjectifs à l'universel
Belleau; belle; beau; belleaux; belles; beaux.
Bonë; bonne; bon
Se prononce "bon-ne"
Grandde, grande, grand
Se prononce "grandze"
Secche, sèche, sec
Blancche, blanche, blanc
?ou blanque (retrouve le son de l'espagnol et de l'occitan)
-all; ale; al; alaux; ales; aux
ex: cordiall; cordiale; cordial; cordialaux; cordiales; cordiaux.
-antte; -ante; -ant
ex: élégantte; élégante; élégant
-ardde; -arde; -ard
ex: bavardde; bavarde; bavard.
Se prononce "bavardze".
-entte, -ente, -ent
ex: intelligentte; intelligente; intelligent
prononcé "intelligentse"
-euxe; euse; -eux
ex: heureuxe; heureuse; heureux
"X" se prononce "ss" comme dans "Bruxelle" ou "Auxerre".
-ienë; -ienne; -ien
ex: parisienë; parisienne; parisien
-oisse; -oise; -ois
ex: strasbourgeoisse; strasbourgeoise; strasbourgeois
-treuce; trice; -teur
ex: formatreuce; formatrice; formateur.
Liste de noms au genre universel
Il s'agit de propositions, selon les indications avancées ici pour inventer de formes à l'universel pour tous les noms de langue française désignant des réalités pouvant englober à la fois du féminin et du masculin.
Systématiquement je propose les formes des noms dans l'ordre universel, féminin, masculin.
Pour l'accord des adjectif à l'universel voir ICI.
Les noms avec suffixes courants:
-aisse; -aise; -ais
ex: françaisse, française, français.
le "é" de françaisse est fermé comme au masculin, mais se prolonge par un "se" qui rappelle française. De plus françaisse rappelle phonétiquement l'espagnol "francés".
-ntte; -nte; -nt
ex: habitantte, habitante, habitant.
ex: présidentte, présidente, président.
S'appuyant sur le fait que souvent le "t" peut réaliser le son "ss", comme en "ti" (révolution), je propose de prononcer "-tse" ("habitantse").
-ër; -ère; -er
ex: boulangër, boulangère, boulanger.
prononcé "boulangére" avec un é fermé comme "boulanger". Le tréma plutôt que l'accent aigu pour rappeler le tréma déjà utilisé dans "unë" et "läe", ou le double "-éé" du participe passé universel. Le tréma pouvant devenir la marque de l'universel.
-eurre; -eure; -eur
ex: professeurre, professeure, professeur.
*
-eurze; -euse; -eur
ex: chanteurse; chanteuse; chanteur.
OU
-or; -euse; -eur
ex: chantor; chanteuse; chanteur
-t/dreuce; -t/drice; -t/deur
ex: ambassadreuce; ambassadrice; ambassadeur
OU
-or; -rice; -eur
ex: ambassador; ambassadrice; ambassadeur
Autres exemples particuliers:
Poètain, poètesse, poète (mais poète peut aussi être épicène)
Régnain; reine; roi
Compain, compagne, compagnon (inspiré du cas sujet dans l'ancien français)
Famille:
Adelphe, soeur, frère.
Adelphe venant du grec, équivalent de l'allemand "Geschwister", c'est à dire frères et soeurs. Les milieux féministes utilisent déjà la salutation "adelphiquement" pour dire "fraternellement". Il faudrait alors remplacer "fraternité" par "adelphité".
Besson; jumelle; jumeau
Cousinë; cousine; cousin.
Sobrain; nièce, neveu
Sobrino/a signifiant "neuveu/nièce" en espagnol
Epouxe, épouse, époux.
Le X se prononce "ss", comme dans "Bruxelles" ou "Auxerre".
Fïlls; fille; fils; fïlls; filles; fils
"fïlls" se prononce "fiyss"
Belleau-fïlls/Gendru; Bru/belle-fille; Gendre/beau-fils.
Parent; mère; père.
Onclantain; tante; oncle (formé comme mot-valise d'Oncle et d'Antain, qui était la forme de tante en cas régime dans l'ancien français)
Pour les animaux, on peut utiliser les génériques comme forme universel, et s'en inspirer pour en créer:
Caprin; chèvre; bouc
Bovin; vache; taureau
Canin/chienë; chienne; chien
Canetin; cane; canard
Equin; jument; cheval
Fëlin; chatte; chat (prononcé "feulin")
Gallin; poule; coq
Jantin/gantin; oie; jars
Lionë; lionne; lion
Louvin; louve; loup
Louvetin; louveteau; louvette
Ovin; brebis; mouton/bélier
Porcin; truie; cochon
Simïin; gueunon; singe
Tigrin; tigresse; tigre
Note:
* Dans un premier temps, j'ai proposé l'universel de "-eure/-eur" par "-ör". Ellil s'agissait de la récupération de la forme au cas régime en ancien français. On retrouve du coup souvent le mot tel qu'il est aujourd'hui en espagnol, en italien ou en anglais. Seulement dans ce cas on ne suivrait pas la règle de conserver la même phonétique à l'universel quand le mot est un épicène phonétique. En rajoutant les tréma sur le o, se prononçant comme "oe" de soeur, à l'instar de l'allemand. Mais on dérogerait trop de la graphie française qui associe le tréma au maintien de la prononciation usuelle de la lettre indépendemment de son contexte.
dimanche 27 novembre 2011
"Le viol entre époux[es chrétienës] est il possible" - réponse à un pasteur professant une misogynie dangereuse.
De plus, ce texte applique l'usage d'un genre universel en plus des genres féminin et masculin.
"Le viol entre époux est-il possible ?
1. Définition
Le viol est un « acte de violence par lequel une personne (violeur) impose des relations sexuelles avec pénétration à une autre personne, contre sa volonté. En droit français, le viol est un crime. ». C'est une agression sexuelle impliquant tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit.
Le viol fait donc partie des violences sexuelles qui elles constituent un élément des violences conjugales.
2. Les violences Conjugales.Les violences conjugales se distinguent des conflits de couple en difficulté. Selon le professeur Henrion pour le ministère de la santé (France, 2001) elles peuvent prendre les formes suivantes :
§ Violences physiques : coups, mutilations
§ Violences sexuelles : viols, agressions sexuelles, proxénétisme
§ Violences verbales : chantage, insultes, humiliation, dévalorisation, menaces (par ex. contre les membres de la famille), pressions, jalousie excessive, etc.
§ Privations et contraintes : vol, destruction de propriété, contrainte (enfermement, séquestration, etc.), privation d'autonomie (confiscation de revenu, de véhicule), volonté d'aliénation (aliénation économique, administrative), etc.
3. Rapports sexuels sans consentement
Le viol est donc un rapport sexuel sans consentement de partenaire. L'existence du lien matrimonial ne fait pas disparaître l'obligation de respecter l'intimité et le corps de l'autre. Chacun est libre de disposer de son corps et, fort heureusement, le fait d'être marié ne change rien à cela. Même au regard du «devoir conjugal», Jules Renard n'a-t-il pas dit : «L'homme propose, la femme dispose» ?
Le consentement est aujourd'hui nécessaire, même pour les rapports de couple. Ce qui semble tomber sous le sens était hier encore loin d'être une évidence.
Longtemps, l'idée –le postulat- a prévalu : le mariage impliquait un consentement mutuel des époux aux relations sexuelles. Le conjoint était donc présumé de bonne foi et en tout cas son comportement licite sinon légitime lorsqu'il les imposait à une épouse récalcitrante.
La notion de viol entre époux, impossible par définition pour un coït vaginal «classique», n'était définie que dans trois hypothèses : celle où le type de rapports sexuels imposés était d'une autre nature qu'un coït classique (le mariage ne pouvant justifier ni cautionner une sexualité «hors norme») et celles où il y avait séparation ou instance de divorce.
C'est ainsi que la Cour de cassation a reconnu pour la première fois en 1990 le crime de viol entre époux. La reconnaissance de cette notion n'ayant «d'autre fin que de protéger la liberté de chacun», puisque, comme l'indiquait la Cour de cassation, le crime de viol «n'exclut pas de ses prévisions les actes de pénétration sexuelle entre personnes unies par les liens du mariage»1.
Dans une décision du 11 juin 1992, la Cour de cassation a confirmé cette jurisprudence en affirmant clairement que «la présomption de consentement des époux aux actes sexuels ne vaut que jusqu'à preuve contraire». Ce point de vue est d'ailleurs celui adopté par la Cour européenne des droits de l'homme2.
La situation juridique est donc désormais assez claire, du moins en apparence : la personne qui peut prouver la contrainte, l'absence de consentement et le caractère imposé d'une relation sexuelle est bien, aux yeux de la loi, victime de viol. Fût-il conjugal et régulièrement consommé depuis vingt années d'une vie conjugale et sexuelle misérables : quand on ne veut plus (ou qu'on n'en peut plus) de relations imposées, aussi aversives que peu gratifiantes, la voie de la plainte pénale est ouverte. Ce qui préfigure ou constitue le point de départ de la rupture, ne serait-ce qu'en raison des peines encourues par celui que l'on accuse.
«Mais, en définitive, qui le sait ? Bien trop de gens sont persuadés que tout est permis au sein du couple, y compris l'indicible»3.
La notion de dégoût, si importante en sexologie, est ici lisible en filigrane dans les intentions et les propos du législateur. Il n'est plus tolérable qu'une femme «se laisse faire», simplement parce qu'elle ignore qu'une loi la protège. Voilà pourquoi il a semblé salutaire et nécessaire au législateur, dans un but dissuasif et éducatif, d'inscrire dans notre code pénal l'incrimination du viol conjugal.
La loi du 4 avril 2006 est donc venue donner un statut légal et une force de dissuasion supplémentaire à la répression du viol entre époux.
Le risque de dérive, partant d'erreur judiciaire, est désormais considérable. Il tient en particulier au fait que la parole d'une plaignante, considérée et désignée comme victime dès le début de l'affaire, et celle de celui qui est mis en cause ne pèsent pas le même poids. Il est impératif que les avocats, les juges ou les experts chargés de tels dossiers se gardent de confondre absence de désir et absence de consentement, comme le revendiquent, avec véhémence parfois, les féministes les plus radicales4.
A l'échelle d'une vie conjugale, le nombre de relations subies sans désir ni plaisir, pour réguler les tensions ou éviter la mauvaise humeur, obligerait, à n'en pas douter, à recruter des juges. Et à construire des prisons. Destinées à une fraction non négligeable de la population...
C'est pourquoi certains proposent de substituer, dans certains cas, le terme de «sexualité imposée» à celui de viol : sans nier l'existence du traumatisme imposé à la victime, ce terme leur paraît davantage refléter la réalité de ces situations, dans lesquelles, bien souvent, le dégoût l'emporte sur la violence et le crime.
Dans de nombreux pays, le statut juridique du viol et le traitement que la justice réserve aux victimes a évolué notamment grâce aux féministes.
Les viols échappent dans certains pays à tout contrôle et toute sanction : la législation est souvent imparfaite et parfois inexistante. Seuls 16 pays ont des lois faisant spécifiquement référence aux agressions sexuelles.
Mais même avec une législation adéquate, aucun pays n'applique la loi en totalité (UNIFEM, Nations unies, 2003).
Certains États ne considèrent pas que le viol puisse exister entre époux. Alors que certaines civilisations ou religions considèrent que la femme doit être soumise sexuellement à son époux, la législation ou la jurisprudence de certains pays admettent l'accusation de viol d'une femme par son mari. Le viol conjugal est reconnu comme une infraction à part entière dans 51 pays. En France, le « devoir conjugal » a été aboli en 1990 et le viol entre conjoints est condamnable depuis 1992. En 2006, l'ONU a estimé que le viol entre époux pourrait être poursuivi dans au moins 104 États (dans 4 de ces pays, le viol conjugal peut être poursuivi seulement si les époux étaient séparés.
En France, le viol est un crime depuis 1810 (article 331 du Code Pénal de 1810), bien que la répression ait autrefois été incertaine. Depuis 1980 il est passible de quinze ans de réclusion criminelle, d'un suivi socio-judiciaire (loi Guigou de 1998) et d'une surveillance de sûreté, pouvant être accompagnée d'une injonction de soins (loi Guigou) qui peut inclure la castration chimique (voir débats autour du projet de loi tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle). La loi française apporte une définition précise du viol. L'article L.222-23 du Code pénal dispose que : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol ».
Depuis 1992, la qualité de conjoint est retenue comme circonstance aggravante en cas de violences conjugales, et la jurisprudence reconnaît le viol conjugal.
Selon l'article article L.222-24 du Code pénal, le viol est puni de vingt ans de réclusion criminelle.
A voir la durée de la peine, 20 ans la plainte du viol dans le mariage est un instrument de rupture des couples.
5. Les couples chrétiens
En France la Cour de cassation a reconnu pour la première fois le 5 septembre 1990 le crime de viol entre époux. La reconnaissance de cette notion n'ayant «d'autre fin que de protéger la liberté de chacun»,
Mais il faut noter que la protection de la liberté de chacun peut aussi légalement ouvrir une boîte de pandore à ceux qui veulent causer du tort à leur partenaires pour plusieurs raisons : lassitude après de longues années de mariage, le dégoût, la recherche d'une herbe plus verte, la volonté de bénéficier seul d'un bien immobilier dont le crédit touche à la fin, la vengeance d'une humiliation vécue, l'influence des amis, des collègues, de la famille etc.
Pour les chrétiens, souvenons-nous que par le mariage, l'homme et la femme deviennent une seule chair. Genèse 21 :24. Et in fine, personne ne peut faire du mal à lui-même. Donc celui qui viole sa femme se viole lui-même. Concernant la sexualité, relisons tous I Corinthiens 7 :2-5.
la personne qui peut prouver la contrainte, l'absence de consentement et le caractère imposé d'une relation sexuelle est bien, aux yeux de la loi, victime de viol.
A mon humble avis, la difficulté procède du fait que tout ceci se passe en intimité. L'absence de consentement ne veut pas nécessairement dire refus catégorique et vociférations. Même dans pareilles situations, le mari peut croire aux caprices des femmes et être surpris plus tard par la plainte déposée par son épouse.
Profiter donc des opportunités que nous donnent la loi et livrer son partenaire à subir 20 ans de prison est-il en adéquation avec les 15 clés de l'amour ? I Corinthiens 13 :4-7
Imaginons-nous les conséquences d'une pareille décision sur l'éducation de nos enfants ?
Les tontons et les frères en crise, véritables main invisible à l'ADAM SMITH et toujours prêts à combler le vide, remplacent-ils d'abord valablement le papa traîné dans la boue par celle qui l'appelait jadis mon cœur ? Remplacent-ils ensuite ce papa humilié et diabolisé par les proches qui l'adulaient ? Remplacent-ils enfin ce parent neutralisé par la justice et mis au frigo pendant une vingtaine d'années?
Le mariage n'est-il pas un idéal à atteindre pour toute femme ? Une femme seule a-t-elle dans la société plus de prépondérance que celle mariée ? Répondons silencieusement du fond de notre cœur à cette question.
Non, chers frères, ne « violez » plus vos femmes, cela est contraire à Ephésiens 5 :25-31. Aimez-les, aimez-les et aimez-les.
Non chères sœurs en Christ, distinguez-vous de chairs en crises. Ne dites donc plus que vous êtes violées, soyez plutôt soumises à vos maris comme au Seigneur. Cela nous est recommande dans Ephésiens 5 :22-24
Chers frères et chères soeurs, sachez que l'amour et la soumission marchent ensemble parce que dans I corinthiens 11 :11 la femme n'est point sans l'homme ni l'homme sans la femme car la femme a été tirée de l'homme et l'homme existe par la femme.
Que Dieu vous bénisse
Pasteur Aimé Désiré BAKULUBAKISA 5
Bibliographie
§ Catherine Morbois, Marie-France Casalis, L'Aide aux femmes victimes de viol, L'Esprit du Temps, 2002, 131 pages (ISBN 2-913062-92-X) ;
§ Randy Thorpe Hill, Craig T. Palmer, Histoire biologique du viol : comprendre pour mieux se défendre, Favre, 2002, dossiers et témoignages, 325 pages (ISBN 2-8289-0693-0) ;
§ Samira Bellil, Dans l'enfer des tournantes, Gallimard, coll. « Folio documents », 2003, 307 pages (ISBN 2-07-042990-3) ;
§ Georges Vigarello, Histoire du Viol, XVIe - xxe siècle, Seuil, coll. « Univers Historique », 1998, 287 pages (ISBN 2-02-026266-5) ;
§ Gérard Lopez et Gina Piffaut-Filizzola, Le viol, Que sais-je ?, PUF, 1993, 127 pages ;
§ * Sexologie n° 31 juin 2008§ Véronique Cormon, psychologue, psychothérapeute, Journal international de victimologie : "Viols et métamorphoses" ;
§ La bible, Louis Segond 1910
samedi 26 novembre 2011
Pour un genre gramatical universel
C'est pourquoi je propose l'introduction d'un troisième genre à la langue française. Non pas comme en allemand un genre neutre, mais un genre "universel". Non pas ni masculin ni féminin mais à la fois masculin et féminin. Il désignerait soit un collectif comprenant des individus féminins et masculins, soit des réalités valables autant pour le féminin que pour le masculin (les droits de l'Humain).
Ellil s'agit d'inventer. Un de mes professeurres de français nous disait que la langue est façonnée par les poètains. Avec les mots et avec la grammaire ellils créent une certaine manière d’appréhender le monde. Proposer une manière de dire les relations humaines sans domination du genre masculin sur le genre féminin est donc une entreprise poétique. Une entreprise ambitieuse mais non pas prétentieuse. Une proposition, un essai. Que d'autres s'en emparent. Qu'ellils élaguent ce qui ne leur plaît pas, soit que cela sonne mal à l'oreille, soit que cela choque à l'oeil. Qu'ellils innovent plus loin encore si nécessaire.
Pour inventer un genre universel, ellil manque à la langue des mots et des règles, d'accord et de conjugaison en particulier. Ma méthode est de modifier le moins possible l'état actuel de la langue, orthographiquement et phonétiquement. Mon intention est de contrecarrer au plus l'habitude de faire primer le masculin sur le féminin. Car cette habitude n'est pas que langagière, elle est aussi une habitude de pensée, un mode de relation entre femmes et hommes. Le langage rend un arbitraire évident. Mais ellil ne s'agit pas de perpétuer une logique de hiérarchisation des genres, même inversée. Cependant s'ellil n'y a pas d'autre solution que de mettre en avant un genre sur l'autre, je privilégierai le féminin. C'est pourquoi je propose déjà de former le pronom personnel de genre universel à la troisième personne par un mot valise fait de la juxtaposition elle/il, donc "ellil".
Pour les noms désignant des choses, je propose de garder les genres arbitraires tels que nous les recevons. Pour les noms désignant des êtres sexués dont on peut parler comme généralité incluant les deux sexes, il faut définir une forme universelle à chacun de ces mots. Je propose d'abord quelques règles pour les inventer.
- Si le nom est déjà épicène, il ne change pas au genre universel (ex: adulte, juge, maire, etc.)
- si le nom est phonétiquement épicène, faire en sorte qu'il se prononce de la même manière à l'universel, mais marquer orthographiquement le genre universel (ex = U: engagéé; F: engagée; M: engagé)
- si le masculin et le féminin se prononce différemment, inventer une prononciation différente.
- faire en sorte que l'on retrouve autant que possible à égalité l'orthographe et la prononciation du féminin comme du masculin. L'universel manifeste la complémentarité de l'un et l'autre. (ex: "unë"; on retrouve la prononciation "in" du masculin; le "ne" final du féminin)
- s'il existe un mot qui est déjà employé avec une valeur universelle, il devient le nom au genre universel. (ex: unë humain, une femme, un homme; noter qu'ici "unë humain" se prononce exactement comme jusqu'à présent "in-n'umin")
- faire de l'archéologie linguistique; puiser dans l'ancien français (notamment les mots dans leur cas régime à l'époque où il était encore en usage _ par exemple U: institutor; F: institutrice; M: instituteur);
- s'inspirer des langues étrangères proches qui sont des sources traditionnelles de mots importés (occitan, italien, espagnol, latin, anglais _ ce qui serait aussi le cas des mots en -eur/-rice: Ambassador, ambassadrice, ambassadeur) et des formes dialectales des langues d'oil;
- Pour les consonnes finales seules au masculin, suivies d'un e muet au féminin, je propose de doubler la consonne, comme si on avait apposé la consonne seule du masculin à la consonne avec le e muet du féminin (amicalle, amicale, amical; vertte, verte, vert; grandde, grande, grand). On peut envisager de prononcer différemment la consonne redoublée dans le cas où la consonne seule est amuie.
- On pourra privilégier des orthographes utilisant le tréma. Les deux points faisant écho aux deux accents aigus consécutifs du participe passé universel (-éé). Le tréma apparaît aussi dans les articles définis (laë; mot valise la-le, prononcé "la-heu") et dans l'article indéfini (unë).
- Quand il s'agit de créer phonétiquement un mot, on pourra avoir recours au son "in", orthographié "ain" pour des réalités humaines, pour faire écho à "humain" qui devient l'universel de "femme" et "homme"; et orthographié "in" pour le règne animal, pour profiter de termes génériques existants et usités qui peuvent être converti tel quel en universel (U: bovin; F: vache; M: taureau. U: ovin; etc.).
Ellil est également nécessaire de définir des règles d'accord de l'universel, notamment pour les adjectifs et le participe passé:
- -éé; pour les verbes du premier groupe (engagéé; engagée; engagé)
- -ï; pour les verbes du second groupe (finï; finie; fini)
- pour les verbes du troisième groupe voir ICI
Voici quelques articles et mots les plus courants, à l'universel:
- l'article défini: läe (prononcé "la-eu"); dula (du ; de la)
- l'article indéfini: unë (prononcé "in-ne")
- l'article possessif: mäon, täon, säon
- l'article démonstratif: ceute
- quell (laëquell)
- toutse; toute; tous
- aucunë; aucune; aucun
- humain; femme; homme
Comme boîte à outil: les féminins des noms répertoriés par l'ATILF.
Le principal dans cette entreprise, c'est d'illustrer par des textes de tout style et de tout ordre ce que serait un français vivant avec un genre universel.
En voici quelques exemples:
- Déclaration Universelle des Droits de l'Humain
- Toute femme est une pute virtuelle
- La France est une grande puissance
- viol entre épouxes