Transcription d'un message laissé sur le répondeur de là-bas si j'y suis par Claude, le 26 avril 2010.
« Le consensus, tout le monde en rêve bien sûr. Surtout le consensus pour la bonne cause. Le problème, c’est que quand il a lieu, eh bien ça fait froid dans le dos. Alors en ce moment il y a le consensus contre le port de la burqa. De l’extrême droite à l’extrême gauche, sont tous contre le port de la burqa au nom de l’émancipation de la femme. Bon, on s’invective un petit peu sur la méthode, une loi ! pas de loi ! et en plus une loi est-elle applicable ? enfin toutes les ergoteries, fonds de commerce des média. En attendant on peut constater que 60 millions de français tombent à grand raccourci sur deux milles femmes et surtout sur leurs méchants maris intégristes. Parce que le véritable ennemi, c’est l’intégrisme religieux ! Parce que l’intégrisme ne peut être que religieux ! Bien entendu ! Eh bien moi, ça m’interroge ça, voyez… je me demande ce que signifie cet acharnement contre la religion. Et c’est un incroyant qui vous parle ! Pourquoi est-ce que nos contemporains en ont tellement après la religion, comme si elle était la source, elle seule ! la source de tous nos maux. Quelle est la signification de cet acharnement à vouloir imposer la raison comme régulateur de nos valeurs ? Et rassurez-vous, je n’ai que du mépris pour la déclaration de Nicolas Sarkosy en faveur du curé contre l’instituteur. Ce que je veux dire, c’est autre chose. Ce combat contre les religions me paraît considérablement suspect parce qu’il dissimule un autre enjeu plus profond. Celui soulevé par le commentaire que Sartre, qui n’était pas croyant que je sache, fait de la formule de Dostoïevski dans les frères Karamasov : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis. » Il est là l’enjeu. Rappelez-vous de la campagne du candidat Sarkosy : « avec Sarkosy, tout devient possible ». Selon moi, mais ça demande à être fouillé, einh ! le véritable enjeu de la guerre contre les religions (ce n’est plus la guerre des religions, mais la guerre contre les religions) c’est l’affirmation de la toute puissance de l’homme. Ce qui n’est pas la même chose que la capacité de l’homme à forger son destin. Et c’est d’ailleurs sur cette confusion possible que la pensée de gauche se fait piéger. »
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