jeudi 9 mai 2013

Marcha contra el paro y la precariedad 5: Arrivée à Carthagène

(Précédemment: 
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7 Mai – Cartagena



Après un week-end passé à Paris pour participer à la marche pour la 6ème République, je rejoins avec ma belle-famille Cartagena pour assister à l’arrivée de la marche. De la marche de Paris, j’ai ramené un drapeau du Front de Gauche que nous laissons flotter au côté du drapeau républicain. Nous sommes plus d’une centaine à attendre la marche à l’entrée de la ville, entre le port industriel et la promenade sur la mer du centre-ville. Carthagène est un vieux port au fond d’une grande calanque. Son site rappelle un peu La Ciotat, ou même Marseille.  D’un côté de la rade, trois navires militaires, de l’autre côté les grues d’un chantier naval. La marche arrive. Ils sont aujourd’hui plus d’une centaine. Comme à chaque entrée de ville, le comité d’accueil et la marche se mêlent dans les embrassades, les applaudissements et les slogans.


 Puis nous prenons ensemble la direction du parlement de région. Arrivée dans le centre-ville piétonnier, la marche rassemble plusieurs milliers de manifestants. Nous traversons la rue commerçante. Les gens qui nous regardent passer sont pour la plupart des gens aisés, ou plus. Nous ne ressentons pas d’antipathie de leur part, ou rarement, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre. Peu suivent l’admonestation scandée de temps en temps par les manifestants « Unite, no nos mire ! » (Rejoins-nous, ne nous regarde pas), mais beaucoup hochent la tête en assentiment devant nos slogans et pancartes. Nous ne suivrons pas jusqu’au bout la marche. Il nous faut rentrer donner à manger à notre fille qui est déjà fatiguée. Mais je suis heureux d’avoir pu rejoindre ces amis de marche pour leur arrivée. Comme à Murcia au milieu des milliers de manifestants du 1er Mai, ils ont été ici accueillis dignement. Au-delà des conséquences concrètes que pourrait induire cette marche, elle est déjà une réussite en un sens : celles et ceux qui l’ont faite ne sont plus des individus humiliés par le chômage, isolé les uns des autres et confrontés au regard méprisant ou condescendant de leur entourage, ce sont des femmes et des hommes qui se savent être des êtres humains en marche, qui ne sont pas seuls face à ce à quoi elles/ils sont confrontés, cette tricherie des dominants qu’ils nomment crise.

Entre les étapes de la marche contre le chômage et la précarité que j’ai suivi d’Archena à Murcia, la marche pour la 6ème République et cette arrivé à Cartagena, j’ai l’impression cette semaine d’avoir participé à une seule et même marche qui a lieu à travers toute l’Europe. Une même marche qui peut avoir la forme de petit ruisseau comme quand nous étions une vingtaine sous la pluie torrentielle, voire même avoir la forme d’une rembla à sec, en surface, comme quand je discutais il y a quelques mois avec Antonio, conseiller municipal IU d’Archena, qui me paraissait tellement fatigué et sans perspective dans son action politique, puis prendre la forme de fleuves puissants qui mènent vers l’immensité des océans.   
 



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