Extrait du discours de Jean-Luc Mélenchon à Cosne dans l’Allier.
29’20’’ – 46’30’’
note à propos de la transcription: j'ai modifié le texte pour y insérer un genre gramatical universel qui assume à la fois le féminin et le masculin. Je me suis permis ces modifications pour proposer une illustration de ce que serait la langue française avec un tel genre universel. Je profite du coup d'un texte prévu pour être dit, puisque le genre universel que j'imagine change aussi la prononciation de certains mots.
La France est une grande puissance. Mes amïs, ce sera mon premier message : ne doutez pas de vous ! Nous sommes la deuxième puissance du continent. La cinquième puissance du monde. Nous sommes inattaquables quand nous voulons nous défendre. Nous qui n’agressons personne. Nous sommes le deuxième territoire maritime du monde. Nous sommes bientôt la première population d’Europe. Et quand les françaisses seront les plus nombreuxes, quelques soit la période de l’histoire, compte tenu de la capacité de la République à absorber tout le monde, et à faire, quelque soit la couleur de la peau, de tout le monde unë bonë gauloisse _ c'est-à-dire unë râleurze qui ne se soumet pas, et dont j’ai la fierté de vouloir incarner la tradition, quoique je n’ai pas beaucoup de gauloisse dans mes ancêtres, et pour ainsi dire pas _ et bien ce grand peuple, ce grand pays est en état de faire entendre sa voix. Encore faudrait-il qu’il ait quelque chose à dire. Quand les françaisses seront les plus nombreuxes, mes amïs, c’est très rock n’roll dans le continent. Tout le temps. Et voici que nous allons être les plus nombreuxes dans les vingt prochaines années. Parce qu’il va nous venir quinze millions d’enfants. Et nous sommes très contenttes de ça. (Voix de femme dans l’assistance : « Ah oui ! ») Parce que ce sont les nôtres. Et croyez-moi, bien mélangéés ! Madame Lepen va en faire une jaunisse. Elle va comprendre ce que c’est que de ne pas être de la bonne couleur. Bien mélangéés ! Record d’Europe des mariages mixtes. Eh bien tant mieux ! Ca prouve que nos enfants ne vont pas lire dans le code la nationalité ce qu’ellils ont droit de se faire quand ellils s’aiment. C’est très bien. La vie est la plus forte, toujours. Et à la fin elle aura le dernier mot. Donc nous pouvons, comme grande nation que nous sommes, dire que la Banque Centrale Européenne, qui est à nous aussi, l’€uro, qui est aussi à nous, doi[vent] servir à d’autres fins que celle à laquelle ils sont affectés aujourd’hui. (…) Alors on s’enferme en tête à tête avec Madame Merkel. On ne sait pas de quoi ellils parlent, mais ça finit toujours de la même manière. Elle a raison et lui, il lit le communiqué à la fin pour avoir prêté la salle et payer le repas. Pourquoi c’est comme ça ? (…) Je viens de vous dire que nous serons quinze millions de plus. Eules dans le même délai seront quinze millions de moins. Examinons alors les conséquences pratiques que ça a pour chacune de nos nations. Nous les Françaisses, nous avons besoin de dépenses publiques pour accueillir une population plus nombreuse. Nous avons besoin de relancer l’activité. Pour que chacunë trouve sa place et pour servir ceules qui arrivent, et ceules qui se terminent, comme moi. (…) Nous avons besoin d’activité, pas d’être étrangléés. Voilà pourquoi la politique d’austérité ne peut rien donner pour nous. D’abord l’austérité, c’est toujours de droite. Et je vais vous expliquer pourquoi il n’y a pas d’austérité de gauche possible. Qu’est ce que l’austérité ? Ca consiste à réduire la dépense publique et les comptes sociaux. Mais qu’est ce que c’est la dépense publique ? C’est du service public. (…) C’est de l’argent avancé dans l’investissement. Et les dépenses sociales ? C’est les soins, les retraites… Toutes ces choses dont nous avons besoin quand on est plus nombreuxes, sans cesse plus nombreuxes. Donc toute politique d’austérité, c’est une politique de contraction de la dépense publique et de la dépense sociale, donc c’est une politique de droite. Car sinon vous allez vous payer ce dont vous avez besoin de quelle manière ? Mais la droite à une réponse à ça. C’est pourquoi elle est cohérente. Elle est cohérente de Monsieur Sarkosy à Madame Lepen, sans digue. Elle est cohérente parce qu’elle vous dit : « vous allez être responsabiliséés ». Vous connaissez ce vocabulaire. Moi j’aime m’en amuser pour m’en moquer. Parce qu’à la fin c’est insupportable d’avoir à écouter des sottises pareilles pour les démonter. Quand on me dit ça à propos des dépenses de santé, je m’amuse. Je dis : « oui, oui, je veux bien être responsable pour que ça coûte moins. En décembre, je veux bien avoir la grippe en août. Et comme vous faîtes 60% des dépenses de santé dans les six derniers mois de votre vie, si vous êtes un bonë citoyenë, mourrez plutôt en bonne santé.» Et ainsi de suite. La comptabilité n’a aucun sens quand il s’agit de la vie humaine et de ses droits. C’est pourquoi mes cherres amïs j’en profite par parenthèse pour vous dire attention au discours, d’après lequel il y aurait des droits et des devoirs. Bien sûr que chacunë d’entre nous se sent des devoirs moraux, et en quelques sortes civiques, par le respect de la loi, et [l’adelphité] et la solidarité. Mais il y a des droits Monsieur Sarkosy, et autres bonnes gens, qui sont inaliénables. En face du droit à vivre, il n’y a aucun devoir. C’est un droit inaliénable. En face du droit à être éduquéé, il n’y a aucun devoir. C’est un droit inaliénable. En face du droit à la santé, il n’y a aucun devoir. Et si vous acceptez un seul jour qu’il y en ait, alors il faudra payer l’addition. Car dès que vous avaler le mot devoir en même temps que le mot droit, arrive derrière l’ardoise. Vous ! vous êtes malade, mais vous avez fumé. Vous aviez le devoir de ne pas le faire. Crevez ! Et empiétement continuel sur les libertés individuelles… Je reviens au centre de mon propos. C'est-à-dire la différence qu’il y a entre un peuple qui est assez nombreux pour faire peser de tout son poids dans la vie collective du continent, et un autre peuple dont la population, plus âgée, et les méthodes politiques conduisent à ce que cette population aye en se rétrécissant. (…) Il y a [donc] une différence entre une nation inclusive comme l’est la France, du fait de son identité républicaine, et une nation qui décide, elle, de ne pas reconnaître le droit du sol. Et qui donc considère comme à jamais étrangëres des gens qui peuvent se succéder pendant deux ou trois générations sur le propre sol, parlant leur propre langue, et ayant les mêmes habitudes culinaires et autres. L’Allemagne est donc à cet instant, comme elle a été la bonne élève de la classe capitaliste, et comme le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, à la suite des Blair et autres personnages dont vous vous souvenez sans doute, a fait du zèle en désorganisant les droits sociaux des travailleurzes, en créant ce qu’on appelle des emplois à un euro _ C'est-à-dire où quand vous touchez le minimum et qu’on vous propose un travail avec un salaire à un euro, vous devez y aller, et ainsi de suite _ en disloquant la sécurité sociale, en faisant émerger les fonds de pension et les fonds de capitalisation pour la retraite. Alors vous comprenez toutses les conséquences. Si l’argent des retraites a été mis dans des fonds de capitalisation, alors cette population, et surtout ceules qui ont beaucoup et qui ont beaucoup capitalisé dans les fonds de capitalisation pour leurs retraites, sont extrêmement anxieuxes que la monnaie n’aille pas se dégrader, qu’il n’y ait pas d’inflation, que la bourse se tienne. En fait que le capital financier soit engraissé de telle manière que tout ça ne s’effondre pas, et que l’Allemagne ne se retrouve pas devant une crise sociale, qui de toute façon aura lieu. Elle aura lieu pour la raison qu’une population vieillissante a besoin de plus de soin, et que donc les comptes sociaux allemands sont promis à exploser. Voilà mes amïs pourquoi je parlais tout à l’heure d’effet de système. (…)
Le peuple va se mettre en mouvement. Nous ne savons pas quand. Nous ne savons pas pourquoi. (…) Nous, nous avons donné un nom à ce processus. Nous l’avons appelé la révolution citoyenne. Parce que c’est une révolution que nous mettons à l’ordre du jour. Le changement du statut de la propriété dans tous les domaines où il faut rétablir la propriété collective, qu’elle soit sociale, nationale ou coopérative ouvrière (…). Changement dans l’ordre politique, nous n’avons que faire de la monarchie quinquennale, elle ne rend pas la France meilleure. Elle ne permet pas à notre pays de déployer tous les trésors d’intelligence collective qu’il contient. Donc nous sommes partisanës de la Vie République. Et nous ne marchanderons pas cet idéal. Ensuite c’est un changement dans l’ordre des valeurs et des principes. Aujourd’hui ce qui gouverne l’Europe c’est la concurrence libre et non-faussée. (…) C’est le principe selon lequel est organisé tout l’ordre juridique. Aucune disposition ne peut être contraire à la concurrence libre et non-faussée. C’est inscrit dans le trait de Lisbonne. C’est pourquoi je parle d’une révolution. Parce que dans ces trois domaines il s’agit de tourner la page. Nous nommons la « citoyenne » pour dire qu’il s’agit de prendre le pouvoir. De le récupérer collectivement. C’est notre voie. C’est par là que nous cheminons. Pour nous, l’élection est une étape à l’intérieur de ce processus. Peut être que ça en sera le meilleur moment. Mes amïs, mes cherres concitoyenës, quelle chance nous avons de pouvoir voter, c'est-à-dire de régler avec des bulletins de vote une question aussi grave et aussi compliquée que la crise du capitalisme de notre époque. Et que ce soit la France la première qui le fasse, avant l’Allemagne où sont nos camarades, nos amïs, les travailleurzes allemanddes, qui comme nous pâtissent, d’avantage, puisqu’ellils ont été d’avantage trahis par ceules dont c’était le devoir de les servir. Mes amïs, c’est une chance formidable. Nous allons tout faire pour en tirer le meilleur. Mais nous aurons la patience de l’histoire. Si ce n’est pas cette élection, ce sera d’une autre manière. Mais ça sera plus douloureux. Si nous ne réglons pas par les bulletins de vote, il faudra le régler autrement. Vous êtes comme moi. Vous préféreriez que ça s’arrange, je suppose. Nous sommes des gens raisonnables. Mais nous sommes des têtes dures. Si ça ne s’arrange, on saura s’en mêler. (…)
La révolution citoyenne n’éclatera pas pour des raisons idéologiques. Elle éclatera pour des raisons concrètes. Comme partout dans le monde ça c’est produit. A un moment donné, les gens veulent régler les problèmes concrets. Et ces problèmes concrets les confrontent à une abstraction totale : le capitalisme financier. Pourquoi il n’y a pas d’institutreuces dans la classe de mäon gaminë ? Parce qu’il n’y a pas de l’argent de l’Etat. Pourquoi il n’y a pas de l’argent de l’Etat, parce qu’il est consacré à payer la dette. La dette, à qui ? Demande madame, monsieur, ici, là, qui en a pardessus la tête. Et pourquoi le train ne démarre pas ? Parce qu’il n’y a pas assez de personnel, parce que le matériel n’a pas été renouvelé. Et pourquoi il n’est pas renouvelé le matériel ? Est-ce que vous allez laisser tous fiche le camp jusqu’à ce que tout disparaisse ? Apparemment oui. Pourquoi à l’hôpital il manque du monde ? Pourquoi il y a la queue trois heures aux urgences ? Alors qu’il y a un si bel équipement. Alors qu’il y a des gens si dévoués. Alors que mäon gaminë voulait être infirmiëre. Mäon gaminë est prëte à être toubib et que vous empêchez qu’ellil fasse des études. Qu’est ce que c’est que ce bazar ? Disent pas seulement vous, pas seulement les têtes dures, mais les autres aussi, les crânes d’œuf, les premiers de la classe (il y en a quand même dans la salle, faut pas que je me mette tout le monde à dos…). Ceules qui ne s’occupent jamais de politique, qui font ce qu’on leur a dit de faire, bien. Ellils se sont jamais occupéés de rien. (…) Le syndicat, ellils ne connaissent pas. Les partis politiques, pfff… Ellils s’occupent de leurs affaires à eules. Et un jour ellils sont morts de rage. Et ellils se disent : « qu’est ce que c’est que ce bazar ? Je m’en mêle.» Alors ce n’est pas seulement [les ouvriëres] qui se révoltent. C’est ce cadre qui hier vous tournait le dos, et cellui-là qui faisait laë malinë, l’ingénieurre qui, 45-50 ans, découvre qu’on veut plus d’ellui. Et qui s’est transforméé en auto-entrepreneurre, on lui a dit, c'est-à-dire auto-esclave. Et tous ces gens qui ne comprennent plus rien à ce qu’ils leur arrivent. Ellils disent : « on va régler ça ! » Et alors commence le processus, et vous devez être prêttes à ce moment en ayant préparé le terrain à ce que tous ça ne s’égare pas. Qu’on ne fasse pas n’importe quoi. Mes amïs, n’oubliez pas la leçon de l’histoire. Pour laë bourgeoisse (…) souvent dans l’histoire « mieux vaut Hitler que le Front Populaire. » C’était leur devise. Alors n’attendez aucune faveur. Ne croyez pas qu’à un moment ou à un autre on va dire « Ah ! ce que c’est intelligent ce que vous dîtes. (…) Et d’ailleurs, puisque c’est eules qui ont dit les premiëres qu’il fallait que ce soit la Banque Centrale Européenne intervienne, eh bien donnons leur le pouvoir puisque c’est ce que maintenant ce d’autres prétendent faire.» Non, ellils vous combattrons sans trêve. Ellils tâcheront, comme vous avez vu dans vos entreprises quand vous vous êtes avancéé pour la première fois dans votre vie, dès fois sans rien demander parce que les autres vous poussaient, à être cellui qui parlent pour les autres, à être laë déléguéé, que vous avez été accueillï avec des sourires en coins (…). Donc nous n’avons rien d’autre à attendre que de nous même. Deux orientations se présentent dans cette campagne. Oubliez le Front de Gauche et vos partis respectifs. Regardons la France, les gens. Et comprenons de quoi il va être question. Vous êtes pour l’austérité, ou vous êtes pour la vie ? Voilà le débat. La prochaine élection présidentielle est un référendum pour ou contre l’austérité. L’austérité, c’est les autres. La relance de l’activité, c’est nous. Et nous leur disons : « si vous ne savez pas faire la retraite à 60 ans, dégagez ! on sait le faire. Si vous ne savez pas faire une éducation nationale qui tourne, dégagez ! on sait le faire. Cessez de nous dire qu’il n’y a qu’une seule politique économique possible, la nôtre. Cessez de nous dire qu’il faut être les premiers de la classe de la rigueur, ce n’est pas vrai. »
Et aussitôt s'élève la petite musique: "et avec quoi vous financez tous ça Monsieurs Mélenchon?" (...) Il y a une très belle réparti de Jean Jaurès (...): "Vos [parents] politiques, ceules qui ont fait la révolution de 1789, ellils n'avaient pas chiffré le programme." Ellils ont fait la Révolution. Et quand ellils se sont demandéés comment la financer, ellils ont confisqué tous les biens des émigréés et de l'Eglise. (...) Nous avons déjà fait du chemin. La droite essaye de le détricoter. Je ne dirai pas qu'on va prendre 50% de tous ce qu'ellils ont. Mais si ellils insistent... Nous nous contentons raisonnablement de dire la chose suivante: au cours des vingt-cinq dernières années, dix points de la richesse totale du pays est passé des poches du travail aux poches du capital. Le gâteau a été partagé d'avantage en faveur du capital que du travail. Dix points! Le pays est plus riche qu'il n'a jamais été de toute son histoire. Il produit chaque année deux milles milliard d'Euro. Jamais le pays n'é été aussi riche, jamais il n'y a eu autant de pauvre. Il y a quelque chose qui ne colle pas...
La suite du discours...
jeudi 15 décembre 2011
samedi 10 décembre 2011
"Toute femme est une pute virtuelle, tout homme un client en puissance. "
"Toute femme est une pute virtuelle, tout homme un client en puissance. "
"Pute"; Isabelle Alonso
Yl y avait beaucoup de monde à la cafétéria, comme souvent à cette heure de la journée. Un groupe occupait la table centrale à laquelle on avait ajouté, pour asseoir chacunë, une des petites tables habituellement près de la fenêtre. Des amuse-bouches, une bouteille de champagne ou de mousseux, sûrement qu'ellils fêtaient une publication acceptée.
Sur les coussins rouges en forme de S qui entouraient des tables basses le long de la baie vitrée donnant sur la terrasse étaient assisses deux femmes et trois hommes. Un des hommes, très jeune, sûrement un étudiant, et les deux femmes portaient les badges prévus pour les visiteurzes. Les deux autres hommes étaient des collègues que je connaissais seulement de vue. Ils étaient tout les deux assis avec assurance. Les deux pieds posés à plat sur le sol, les jambes écartées, les coudes appuyés sur les cuisses. Ils regardaient la jeune femme au cheveu brun bouclé assise en face d'eux. Celle-ci parlait le plus. Les genoux serrés, les mollets tendus, seules les pointes des pieds touchaient le sol. Son dos droit, elle était assise sur la pointe de ses fesses. Elles faisaient de grands gestes saccadés, mais toujours ses mains revenaient comme en position de prière, jointe devant sa poitrine. Elle parlait fort, bien que sa voix ne semblait pas habituée à tenir un tel volume. La nervosité qui transparaissait à travers son débit et ses intonations rendait la mélodie de son discours désagréable. On n'entendait pas ses comparses. Ellils hochaient souvent de la tête à ses dires. Mes collègues intervenaient souvent. Leurs voix basses n'avaient pas besoin d'être forcée pour porter.
Je m'asseyais dans le coin de la cafétéria, au seul endroit où yl restait encore de la place. En attendant que mon déjeuner chauffe au micro-onde, je m'imaginais l'implicite de leur conversation.
L'étudiant
Nous étions assisses autour de la table. La discussion s’éternisait. J’avais du mal à la suivre tant elle me donnait l’impression de tourner en rond. Comme souvent quand la conversation est en anglais, mon attention se porta sur d’autres échanges que celui des mots et des idées. Je m’imaginais être comme unë éthologue observant une horde de gorilles. Ce qui se jouait dans cette salle de réunion n’avait rien à voir avec la science quoique mes collègues et nos collaborateurs formulaient hypothèses et plan d’expérience, interprétations et questions de méthodes. Ce qui se jouait était évident à partir du moment où je me déconnectais du sens des mots pour ne plus suivre que les intonations et le jeu des corps.
La jeune femme au cheveu brun bouclé.
« Est-ce lui qui ne comprend pas ou bien moi qui suis totalement gourde ? C'est la troisième fois que je lui explique comment j'ai obtenu ces résultats. Il faut absolument que je garde mon calme. Ah! ce que je regrette qu'Alberto mon chef ne soit pas venu avec moi. Pendant la réunion pour établir notre collaboration, il suffisait qu'il acquiesce à ce que je disais pour que ces deux-là comprennent, ou semblent comprendre... En tout cas entre temps, ils ont tout fait faux. Et ils sont censés être les experts en modélisation informatique. Mais même moi qui passe mes journées à la paillasse je vois bien que leur programme ne traite pas comme il faut mes données. Justement, je me tue à leur expliquer qu'yl ne fallait pas tout normaliser avec le dosage des patients sains, mais qu'yl fallait normaliser chaque échantillon avec le contrôle interne. »
Le Collègue
« Elle fait vraiment chier cette gonzesse. D'accord, on a merdé en normalisant tout sur les sujets sains plutôt que sur les contrôles internes. Mais qu'est-ce qu'elle a à insister ? Elle veut quoi ? Qu'on se prosterne devant sa grande intelligence ? Qu'on s'excuse ? Qu'on reconnaisse notre erreur ? Je te jure, ces bonnes femmes, dès qu'elles prennent de l'ascendant, elles trouvent toutes les occasions pour le faire sentir. Elle est même pas belle. Bon mignonne, baisable. Mais elle s'habille comme un boudin. N’empêche, je me la ferai bien quand même. Elle me fait un peu penser à cette pute qui m'a sucé l'autre jour au Caligula. Oh ! C'était top ça. On a pas encore ça en Suisse des « Flate Rate Bordels ». Pour 90€, toutes les filles que tu veux comme tu veux pendant toute la nuit ! Et la bière comprise ! Berlin, c'est la ville de la liberté sexuelle. Et cette pouffiasse qui fait sa Marie Curie, je la croiserais au Caligula, elle crierait sur un autre air avec moi ! Tiens je crois que Tobias pense à la même chose que moi en ce moment. Vu son petit sourire. C'est son petit sourire de « je vais la baiser celle-là ». Faut dire que lui, elle ne l'a pas que sucé, la pute du Caligula qui ressemblait à cette pimbèche. Moi j'avais préféré passer du temps avec la noire. J'avais envie d'en prendre une par le cul. Ce n'était pas compris dans le forfait. Il fallait payer un extra, et c'est celle qui le faisait pour moins cher. Et il y avait aussi la française. Je parle un peu français. J'ai essayé de faire mon intéressant en lui disant quelques mots. J'ai dû perdre depuis le collège. Elle m'a regardé avec des yeux vitreux, puis elle m'a fait un grand sourire avant de descendre ma braguette. Un française* française, la classe ! Bizarre quand même son sourire avec les mêmes yeux vides. Peut être qu'elle réfléchissais encore à ce que je lui ai dis dans sa langue. Je l'ai encore baisé après ça. J'ai même pu retirer discrètement la capote pendant. Elle a rien remarqué. Ou alors elle était gentille avec moi. J'aurais pu le lui demander, mais il aurait fallu aussi payer un extra pour baiser sans capote. Et j'avais déjà craché pour enculer l'autre. Il fallait que je me garde des sous pour le chiche kebab à la sortie ! Parce que ça creuse de contenter toutes ces dames ! Il faut refaire le plein pour les couilles ! Elle était vraiment gentille cette française. Je crois qu'elle m'avait à la bonne. Il faudrait qu'on trouve un moyen pour retourner à Berlin, il y a souvent des colloques là-bas. Attend, la dernière fois, la directrice nous avait envoyé présenter la plate-forme à Stockholm. Comme on s'y était fait chier ! En tout cas heureusement qu'on m'avait averti que là-bas on pouvait aller en prison si on demande une passe à une péripatéticienne. Du coup on est resté toute la soirée à louser devant la télé. Même pas de chaîne porno dans l'hôtel ! Si jamais j'y retourne, il faut que je pense à télécharger ce qu'il faut sur l'ordi. Mais je préfère encore ne pas y aller. Ici, je peux encore me taper la pute que je veux, même si c'est pas aussi fun qu'à Berlin. Ce week-end, j'irais bien à Zurich. J'ai lu sur un forum qu'il y avait de nouvelles hongroises de 16 ans. Au moins, ici en Suisse on peut se taper des vraies jeunes!»
à suivre...
Notes:
Ce texte est rédigé en utilisant le genre universel.
* Fellation se dit en allemand "Französich"
"Pute"; Isabelle Alonso
Yl y avait beaucoup de monde à la cafétéria, comme souvent à cette heure de la journée. Un groupe occupait la table centrale à laquelle on avait ajouté, pour asseoir chacunë, une des petites tables habituellement près de la fenêtre. Des amuse-bouches, une bouteille de champagne ou de mousseux, sûrement qu'ellils fêtaient une publication acceptée.
Sur les coussins rouges en forme de S qui entouraient des tables basses le long de la baie vitrée donnant sur la terrasse étaient assisses deux femmes et trois hommes. Un des hommes, très jeune, sûrement un étudiant, et les deux femmes portaient les badges prévus pour les visiteurzes. Les deux autres hommes étaient des collègues que je connaissais seulement de vue. Ils étaient tout les deux assis avec assurance. Les deux pieds posés à plat sur le sol, les jambes écartées, les coudes appuyés sur les cuisses. Ils regardaient la jeune femme au cheveu brun bouclé assise en face d'eux. Celle-ci parlait le plus. Les genoux serrés, les mollets tendus, seules les pointes des pieds touchaient le sol. Son dos droit, elle était assise sur la pointe de ses fesses. Elles faisaient de grands gestes saccadés, mais toujours ses mains revenaient comme en position de prière, jointe devant sa poitrine. Elle parlait fort, bien que sa voix ne semblait pas habituée à tenir un tel volume. La nervosité qui transparaissait à travers son débit et ses intonations rendait la mélodie de son discours désagréable. On n'entendait pas ses comparses. Ellils hochaient souvent de la tête à ses dires. Mes collègues intervenaient souvent. Leurs voix basses n'avaient pas besoin d'être forcée pour porter.
Je m'asseyais dans le coin de la cafétéria, au seul endroit où yl restait encore de la place. En attendant que mon déjeuner chauffe au micro-onde, je m'imaginais l'implicite de leur conversation.
L'étudiant
Nous étions assisses autour de la table. La discussion s’éternisait. J’avais du mal à la suivre tant elle me donnait l’impression de tourner en rond. Comme souvent quand la conversation est en anglais, mon attention se porta sur d’autres échanges que celui des mots et des idées. Je m’imaginais être comme unë éthologue observant une horde de gorilles. Ce qui se jouait dans cette salle de réunion n’avait rien à voir avec la science quoique mes collègues et nos collaborateurs formulaient hypothèses et plan d’expérience, interprétations et questions de méthodes. Ce qui se jouait était évident à partir du moment où je me déconnectais du sens des mots pour ne plus suivre que les intonations et le jeu des corps.
La jeune femme au cheveu brun bouclé.
« Est-ce lui qui ne comprend pas ou bien moi qui suis totalement gourde ? C'est la troisième fois que je lui explique comment j'ai obtenu ces résultats. Il faut absolument que je garde mon calme. Ah! ce que je regrette qu'Alberto mon chef ne soit pas venu avec moi. Pendant la réunion pour établir notre collaboration, il suffisait qu'il acquiesce à ce que je disais pour que ces deux-là comprennent, ou semblent comprendre... En tout cas entre temps, ils ont tout fait faux. Et ils sont censés être les experts en modélisation informatique. Mais même moi qui passe mes journées à la paillasse je vois bien que leur programme ne traite pas comme il faut mes données. Justement, je me tue à leur expliquer qu'yl ne fallait pas tout normaliser avec le dosage des patients sains, mais qu'yl fallait normaliser chaque échantillon avec le contrôle interne. »
Le Collègue
« Elle fait vraiment chier cette gonzesse. D'accord, on a merdé en normalisant tout sur les sujets sains plutôt que sur les contrôles internes. Mais qu'est-ce qu'elle a à insister ? Elle veut quoi ? Qu'on se prosterne devant sa grande intelligence ? Qu'on s'excuse ? Qu'on reconnaisse notre erreur ? Je te jure, ces bonnes femmes, dès qu'elles prennent de l'ascendant, elles trouvent toutes les occasions pour le faire sentir. Elle est même pas belle. Bon mignonne, baisable. Mais elle s'habille comme un boudin. N’empêche, je me la ferai bien quand même. Elle me fait un peu penser à cette pute qui m'a sucé l'autre jour au Caligula. Oh ! C'était top ça. On a pas encore ça en Suisse des « Flate Rate Bordels ». Pour 90€, toutes les filles que tu veux comme tu veux pendant toute la nuit ! Et la bière comprise ! Berlin, c'est la ville de la liberté sexuelle. Et cette pouffiasse qui fait sa Marie Curie, je la croiserais au Caligula, elle crierait sur un autre air avec moi ! Tiens je crois que Tobias pense à la même chose que moi en ce moment. Vu son petit sourire. C'est son petit sourire de « je vais la baiser celle-là ». Faut dire que lui, elle ne l'a pas que sucé, la pute du Caligula qui ressemblait à cette pimbèche. Moi j'avais préféré passer du temps avec la noire. J'avais envie d'en prendre une par le cul. Ce n'était pas compris dans le forfait. Il fallait payer un extra, et c'est celle qui le faisait pour moins cher. Et il y avait aussi la française. Je parle un peu français. J'ai essayé de faire mon intéressant en lui disant quelques mots. J'ai dû perdre depuis le collège. Elle m'a regardé avec des yeux vitreux, puis elle m'a fait un grand sourire avant de descendre ma braguette. Un française* française, la classe ! Bizarre quand même son sourire avec les mêmes yeux vides. Peut être qu'elle réfléchissais encore à ce que je lui ai dis dans sa langue. Je l'ai encore baisé après ça. J'ai même pu retirer discrètement la capote pendant. Elle a rien remarqué. Ou alors elle était gentille avec moi. J'aurais pu le lui demander, mais il aurait fallu aussi payer un extra pour baiser sans capote. Et j'avais déjà craché pour enculer l'autre. Il fallait que je me garde des sous pour le chiche kebab à la sortie ! Parce que ça creuse de contenter toutes ces dames ! Il faut refaire le plein pour les couilles ! Elle était vraiment gentille cette française. Je crois qu'elle m'avait à la bonne. Il faudrait qu'on trouve un moyen pour retourner à Berlin, il y a souvent des colloques là-bas. Attend, la dernière fois, la directrice nous avait envoyé présenter la plate-forme à Stockholm. Comme on s'y était fait chier ! En tout cas heureusement qu'on m'avait averti que là-bas on pouvait aller en prison si on demande une passe à une péripatéticienne. Du coup on est resté toute la soirée à louser devant la télé. Même pas de chaîne porno dans l'hôtel ! Si jamais j'y retourne, il faut que je pense à télécharger ce qu'il faut sur l'ordi. Mais je préfère encore ne pas y aller. Ici, je peux encore me taper la pute que je veux, même si c'est pas aussi fun qu'à Berlin. Ce week-end, j'irais bien à Zurich. J'ai lu sur un forum qu'il y avait de nouvelles hongroises de 16 ans. Au moins, ici en Suisse on peut se taper des vraies jeunes!»
à suivre...
Notes:
Ce texte est rédigé en utilisant le genre universel.
* Fellation se dit en allemand "Französich"
Les inutiles: ceules que la "crise" fabrique pour nous faire peur.
Texte de présentation du reportage "La Grèce ou le triomphe des idées qui ont fait faillite"; de là-bas si j'y suis (D.Mermet; http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2318)
"Coup d’état financier, occupation économique, dictature de la finance, stratégie du chaos… Cette fois ce ne sont plus des mots. Ce ne sont plus des métaphores d’altermondialiste. (…) Cette fois, c’est en vrai : les cheveux gras dans les rues vides, le dos vouté devant les boutiques fermées, les trois anars plus ou moins défoncéés devant un feu de palette, la queue devant la soupe de nuit. Cette fois c’est pour de vrai. Ce n’est plus des chiffres, des analyses, des graphiques, des recherches, des bouquins ni des prophéties. Ce n’est plus ceules qui sont ordinairement frappéés. Les préposéés à la dèche et au malheur. Cette fois les taxis sans clienttes attendent de jour comme de nuit. Cette fois les jeunes diplôméés quittent le pays. Cette fois 14 000 entreprises ont fermé dans les six premiers mois de l’année. (…) Plus de couverture maladie pour les retraitéés, pour les chômeurzes, pour les sans-abris… (…) Mais surtout, avant tout, on rencontre, on croise des [humains] qui ne servent à rien. Hé Hé Hé ! Qui ne servent absolument à rien. [Ellils] sont en trop. Des milliers, des millions de bouches inutiles. C’est curieux, c’est drôle qu’on en arrive là, non ? Des gens qui ne servent à rien, qui sont même des problèmes. Chacunë est un boulet en Grèce aujourd’hui. Chacunë a intériorisé ça dans ce pays. Euh… Dans ce seul pays ? Non, dans d’autres, dans pas mal d’autres pays. Cette inutilité gagne. C’était sectoriel. C’était par endroit. C’était à la sortie d’un plan social. C’était dans une petite manif famélique de chômeurzes. C’était au creux, dans le secret d’une famille. Là, c’est tout un pays. C’est là où nous allons aujourd’hui. Avec une inquiétude, celle de vous faire peur. Parce que tout se passe comme si ce qui arrive à la Grèce avait été mis en scène pour faire peur. Pour nous (…) faire accepter. Pour nous conduire à la résignation, à l’impuissance. Attention à ce piège-là !"
Note: ce texte a été adapté en y introduisant le genre universel.
"Coup d’état financier, occupation économique, dictature de la finance, stratégie du chaos… Cette fois ce ne sont plus des mots. Ce ne sont plus des métaphores d’altermondialiste. (…) Cette fois, c’est en vrai : les cheveux gras dans les rues vides, le dos vouté devant les boutiques fermées, les trois anars plus ou moins défoncéés devant un feu de palette, la queue devant la soupe de nuit. Cette fois c’est pour de vrai. Ce n’est plus des chiffres, des analyses, des graphiques, des recherches, des bouquins ni des prophéties. Ce n’est plus ceules qui sont ordinairement frappéés. Les préposéés à la dèche et au malheur. Cette fois les taxis sans clienttes attendent de jour comme de nuit. Cette fois les jeunes diplôméés quittent le pays. Cette fois 14 000 entreprises ont fermé dans les six premiers mois de l’année. (…) Plus de couverture maladie pour les retraitéés, pour les chômeurzes, pour les sans-abris… (…) Mais surtout, avant tout, on rencontre, on croise des [humains] qui ne servent à rien. Hé Hé Hé ! Qui ne servent absolument à rien. [Ellils] sont en trop. Des milliers, des millions de bouches inutiles. C’est curieux, c’est drôle qu’on en arrive là, non ? Des gens qui ne servent à rien, qui sont même des problèmes. Chacunë est un boulet en Grèce aujourd’hui. Chacunë a intériorisé ça dans ce pays. Euh… Dans ce seul pays ? Non, dans d’autres, dans pas mal d’autres pays. Cette inutilité gagne. C’était sectoriel. C’était par endroit. C’était à la sortie d’un plan social. C’était dans une petite manif famélique de chômeurzes. C’était au creux, dans le secret d’une famille. Là, c’est tout un pays. C’est là où nous allons aujourd’hui. Avec une inquiétude, celle de vous faire peur. Parce que tout se passe comme si ce qui arrive à la Grèce avait été mis en scène pour faire peur. Pour nous (…) faire accepter. Pour nous conduire à la résignation, à l’impuissance. Attention à ce piège-là !"
Note: ce texte a été adapté en y introduisant le genre universel.
lundi 5 décembre 2011
psychologie de classe
Copier/Coller de la réponse d'un internaute au billet d'une rare intelligence psychologique de Philippe Bilger:
Posté par Michel GIACOMAZZI le 05/12/2011 18:50
Posté par Michel GIACOMAZZI le 05/12/2011 18:50
Philippe Bilger, derrière ses prises de position extrêmes cache une « petit chose », non à cause de ses origines dans une famille aisée, ce qui aurait plutôt dû lui donner de l'assurance, mais car il craint par dessus tout la remise en cause de ce privilège, ce cet ordre où il y a les dominants « naturels » et les inféodés.
Il devait « naturellement » faire partie des dominants, ce qui s'est effectivement produit puisqu'il a occupé des fonctions prestigieuses. Il est devenu magistrat, non pas pour « rendre justice », ce qui revient souvent à défendre le faible contre le fort, mais pour maintenir l'ordre établi ; comme le disait Goethe « Mieux vaut une injustice qu'un désordre »
Mais cela ne lui suffit pas : pour lui, le dominant doit non seulement dominer, mais être respecté, voire aimé, pour que la domination de la dynastie ne puisse pas être remise en cause.
La condamnation de son père pour collaboration a été la blessure qui a guidé ses prises de position. Plutôt que de prendre une distance, comme l'ont fait d'autres enfants de collabos, il a au contraire considéré cette condamnation comme un « crime de lèse-majesté ». Il s'identifie donc à son père : tout ce qu'il a combattu, il le combat ; il reprend le flambeau familial. Il lui faut sa revanche sur le Front populaire et sur la Résistance qui a empêché la mise en place de la politique économique hitlérienne que défendait sa classe sociale.
Tout ce qui ressemble à « la gauche » ou même à une « droite sociale » (le gaullisme) lui est insupportable : ce sont eux qui ont mis en doute son droit naturel à faire partie des dominants. Il lui faut viscéralement combattre ces idéologies.
Il n'a rien contre le suffrage universel ... tant que c'est un « jeu » pour le peuple (à défaut de pain) : PS ou UMP, voire FN lui convient ; on peut toujours broder et discuter, cela ne remet pas en cause l'ordre établi.
Mais ayant été plutôt bien éduqué, il se rend compte qu'il ne pourra pas justifier sa position par des arguments politiques : le suffrage universel pourrait s'avérer dangereux pour sa classe. Il faut donc absolument éloigner du « champ des possibles » ceux qui remettent en cause l'ordre établi.
Il a été formé à la rhétorique ; une figure s'impose : discréditer l'interlocuteur pour ne pas avoir à discréditer ses arguments, d'où ce billet en forme d'analyse psychologique ... très probablement sans entretien singulier avec le « sujet ».
Et puis, tant qu'à faire, autant règler un autre compte : l'accent de Mme Joly qui est devenu un « infirmité du langage » ... ce qui fait près de 7 milliards d'infirmes sur la planète. Peu lui chaud : son zozotement lui a probablement valu des humiliations dans son enfance, mais plutôt que de surmonter celles-ci, il préfère s'attaquer à tous les « infirmes » ... qui devraient rester à leur place et ne pas briguer une fonction nationale. D'autant que ce procédé évite aussi de confronter des idées.
Vous voyez, il est facile, même à jeun, de tenir des propos post-poly-apéros, en interprétant n'importe quoi à partir de quelques faits. Evidemment, mon « analyse » ne vaut pas plus que la vôtre.
Il devait « naturellement » faire partie des dominants, ce qui s'est effectivement produit puisqu'il a occupé des fonctions prestigieuses. Il est devenu magistrat, non pas pour « rendre justice », ce qui revient souvent à défendre le faible contre le fort, mais pour maintenir l'ordre établi ; comme le disait Goethe « Mieux vaut une injustice qu'un désordre »
Mais cela ne lui suffit pas : pour lui, le dominant doit non seulement dominer, mais être respecté, voire aimé, pour que la domination de la dynastie ne puisse pas être remise en cause.
La condamnation de son père pour collaboration a été la blessure qui a guidé ses prises de position. Plutôt que de prendre une distance, comme l'ont fait d'autres enfants de collabos, il a au contraire considéré cette condamnation comme un « crime de lèse-majesté ». Il s'identifie donc à son père : tout ce qu'il a combattu, il le combat ; il reprend le flambeau familial. Il lui faut sa revanche sur le Front populaire et sur la Résistance qui a empêché la mise en place de la politique économique hitlérienne que défendait sa classe sociale.
Tout ce qui ressemble à « la gauche » ou même à une « droite sociale » (le gaullisme) lui est insupportable : ce sont eux qui ont mis en doute son droit naturel à faire partie des dominants. Il lui faut viscéralement combattre ces idéologies.
Il n'a rien contre le suffrage universel ... tant que c'est un « jeu » pour le peuple (à défaut de pain) : PS ou UMP, voire FN lui convient ; on peut toujours broder et discuter, cela ne remet pas en cause l'ordre établi.
Mais ayant été plutôt bien éduqué, il se rend compte qu'il ne pourra pas justifier sa position par des arguments politiques : le suffrage universel pourrait s'avérer dangereux pour sa classe. Il faut donc absolument éloigner du « champ des possibles » ceux qui remettent en cause l'ordre établi.
Il a été formé à la rhétorique ; une figure s'impose : discréditer l'interlocuteur pour ne pas avoir à discréditer ses arguments, d'où ce billet en forme d'analyse psychologique ... très probablement sans entretien singulier avec le « sujet ».
Et puis, tant qu'à faire, autant règler un autre compte : l'accent de Mme Joly qui est devenu un « infirmité du langage » ... ce qui fait près de 7 milliards d'infirmes sur la planète. Peu lui chaud : son zozotement lui a probablement valu des humiliations dans son enfance, mais plutôt que de surmonter celles-ci, il préfère s'attaquer à tous les « infirmes » ... qui devraient rester à leur place et ne pas briguer une fonction nationale. D'autant que ce procédé évite aussi de confronter des idées.
Vous voyez, il est facile, même à jeun, de tenir des propos post-poly-apéros, en interprétant n'importe quoi à partir de quelques faits. Evidemment, mon « analyse » ne vaut pas plus que la vôtre.
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