mercredi 14 juillet 2010

Notre Guantánama de chaque jour

Tribune: journée internationale contre la violence de genre

CARMEN CALVO
présidente de la commision de l'égalité du congrès des députés
25/11/2009

Oui, ce sont les enclaves des sociétés démocratiques avancées en terme de progrès économique et de développement humain, nos états de droit. Ces lieux appelés par divers euphémismes, mais en fin de compte: les "prostibules" (maison close). Au coin de la rue, à deux pas de notre foyer, en n'importe quel point de nos routes, il y a des espaces où se pratique ce que beaucoup veulent continuer à catégoriser comme "le plus vieux métier du monde". Qui inventa cette manière de le dénommer? Sans doute, nous pouvons l'appeler l'esclavage le plus vieux de l'humanité, lequel impliqua de violer et d'utiliser sexuellement les femmes esclaves quand il y avait des esclaves, et, seulement pour cette raison, "esclavage" devrait être sa dénomination.

On entend aucun cri contre ces Guantanamos de voisinage. Peut être parce que pour les dénoncer, nous devrions imputer tous les gouvernements, tous les pays, tout un monde où il y a des centaines de millier de femmes et de mineurs séquestrées, trompées, vendues, achetées et prostituées. Comme toujours, et cela aussi est très vieux, ce sont les femmes les plus pauvres, faibles et analphabètes. Nous appelons tout cela la traite: trafic des êtres. Oui, c'est une vieille horreur qui n'est pas si éloignée dans l'espace, dans de prétendus paradis. Qui a appelé ces paradis "tourisme sexuel"? Qui a appelé cela "tourisme"? Non, ils ne sont pas loin, ils sont parfois très proches. Il y a des femmes privées de liberté illégalement, maltraitée, c'est à dire torturée et obligée de pratiquer ce prétendu métier, au bord de la rue, c'est à dire, dans de véritable Guantanamos avec toutes les conditions pour en être. Alors qu'elles sont beaucoup plus nombreuses dans le monde entier celles qui peuplent ces Guantanamos non officiels.

La traite augmente parce qu'augmente la prostitution dans le monde, dans notre monde où nous autres femmes partageons déjà en connaissance de cause pouvoir et influence avec les hommes. Quelle schizophrénie nous prend quand s'accroît la clientèle de cette horreur, qui représente la pire déconsidération de nous autres [femmes], de nos corps, de nos libertés, de notre citoyenneté _ citoyenneté qui n'est d'ailleurs pas encore conquise formellement pour beaucoup de femmes dans le monde. Qu'est ce qu'il se passe encore dans l'imaginaire masculin sur nous [les femmes]? Traditionnellement divisées entre les indécentes et les honnêtes, cette division articulait la sexualité: d'un côté, celles qui disposent librement de leur sexualité sont indécentes, et de l'autre, celles qui enferment leur sexualité au service du mariage et de la sécurité de l'héritage génétique des fils de leurs maris, celle-là sont décentes et honnêtes.

Il y a quelques années, quand quelques unes comparaient le terrorisme dit politique avec le terrorisme dont souffrent beaucoup de femmes dans de telles conditions, on poussait de hauts cris. Ils disaient: "comment peut-on comparer les affaires sacro-saintes de la politique avec des affaires privées de couples et de femmes?" Le temps a passé, et aujourd'hui nous savons déjà qu'il y a plus d'assassinats effrayants de femmes après de véritables calvaires personnels dans les mains de leur conjoint, que de morts du terrorisme officiel. Beaucoup aussi ont sans hypocrisie appelé "terrorisme machiste" l'assassinat de femmes par la violence de genre.

Nous dépendons de la terminologie officielle d'un monde encore formaté par les mots, les concepts, les idées et les symboles qui procèdent du poids écrasant et traditionnel des hommes dans la définition officielle du monde. Je dis officiel, parce qu'en vérité nous construisons tous, et toutes, le monde et la vie, bien qu'avec des résultats et des bénéfices inégaux pour les uns [hommes], et les autres [femmes].

Nous les femmes avons tout appris dans un monde patriarcal, mais toujours plus de femmes ne sont plus seulement disciples, certaines sont aussi des phares de connaissance dans de nombreux domaines. Est-ce-que les hommes sont disposés à apprendre des femmes? L'égalité dont nous parlons depuis 200 ans, ne consiste pas à adapter les femmes au monde officiel construit historiquement par les hommes. Cela passe surtout par bousculer, innover et aborder de nouveaux rivages de la réalité. Nous gagnerons tous, spécialement en justice, parce que le juste serait partagé entre tous.

C'est pourquoi il serait opportun que nous vérifiions comment nous pouvons être citoyennes et en même temps, en ce siècle, traitées comme objet de trafic et de traite, pour la prostitution et l'exploitation; comment [se fait-il que] la clientèle de toute cette misère humaine augmente au lieu de diminuer. Cependant, nous les femmes, tâchons d'être efficaces! Et pour cela, je propose à partir de maintenant que nous appelions cette situation criminelle "Guantanamos quotidien", "Guantanamos de la rue", "Guantanamos du vosinage", et voyons si nous avançons plus vite en la résumant ainsi. Esclaves du XXIeme siècle, esclaves parce que femmes, jeunes filles et jeunes garçons qui peuvent être abusé sexuellement contre payemment. La plus horrible des transactions, parce que nous n'allons pas appeler marchandise le fait d'avoir dans de véritable limbes illégales des miliers de femmes trafiquées, littéralement séquestrées pour offrir du sexe forcé.

Mais la sexualité est une chose essentielle, et la liberté sexuelle encore plus, et la dignité des femmes est à la base de leur citoyenneté dans le monde, et pour cela, il s'agit d'un immense sujet digne d'être écrit en lettre majuscule, en première page de l'agenda politique. Avec les assassinats, c'est la principale violence de genre imaginable.



TRIBUNA: Día internacional contra la violencia de género


CARMEN CALVO

El Guantánamo nuestro de cada día

Carmen Calvo es presidenta de la Comisión de Igualdad del Congreso de los Diputados, y ex ministra de Cultura.

Sí, son los antioasis de las sociedades democráticas avanzadas en progreso económico y en desarrollo humano, nuestros Estados de derecho. Esos lugares denominados eufemísticamente de diversas formas, en fin: los prostíbulos. A la vuelta de la esquina de nuestros hogares, en cualquier punto del camino de nuestras carreteras, hay espacios donde se ejerce lo que muchos quieren seguir etiquetando como "el oficio más antiguo del mundo". ¿Quién se inventaría esa forma de denominarlo? Sin duda, lo podemos llamar la esclavitud más antigua de la humanidad, aquella que conllevaba violar y utilizar sexualmente a las esclavas cuando había esclavos, y esclavitud, y aunque sólo fuera por esto, ésa debería ser su denominación.
No se oyen gritos contra estos Guantánamos de cercanías. Quizá porque al denunciarlos, tendríamos que imputar a todos los gobiernos, a todos los países, a todo un mundo donde hay cientos de miles de mujeres y menores, secuestradas, engañadas, vendidas, compradas y prostituidas. Como siempre, y esto también es muy antiguo, son las más pobres, débiles y analfabetas. A todo esto le llamamos trata: tráfico de seres. Sí, es ese viejo horror que no está tan lejano en el espacio, en los llamados paraísos. ¿Quién le llamará a esto paraísos de turismo sexual? ¿Quién le llamará a esto turismo? No, no están lejos, están a veces muy cerca. Hay mujeres privadas de libertad ilegalmente, maltratadas, es decir, torturadas y obligadas a ejercer el susodicho oficio, al lado de la esquina, es decir, en verdaderos Guantánamos con todos lo requisitos para serlo. Aunque son, en cifras, muchas más en todo el mundo, las que pueblan estos Guantánamos no oficiales.
Crece la trata, porque crece la prostitución en el mundo, en este mundo nuestro, donde otras mujeres ya compartimos conocimiento, poder e influencia con los varones. Qué esquizofrenia es esta que nos aqueja cuando, al tiempo, se incrementa la clientela de este horror, que representa la peor consideración de nosotras, de nuestros cuerpos, de nuestras libertades, de nuestra ciudadanía -ciudadanía, por cierto, aún no conquistada formalmente por muchas mujeres todavía en el mundo-. ¿Qué ocurre aún en el imaginario masculino sobre nosotras? Tradicionalmente divididas entre indecentes y honradas, esa división la articulaba la sexualidad: por un lado, las que disponían libremente de su sexualidad no eran decentes, y por otro, las que encerraban su sexualidad al servicio del matrimonio y de la seguridad de la herencia genética de los hijos de sus maridos, y éstas si eran decentes y honradas.
Hace años, cuando algunas comparábamos el terrorismo llamado político con el terrorismo que sufren muchas mujeres en su condición de tales, llegó el grito de algunos al cielo. Decían: "¿Cómo pueden comparar cosas sacrosantas de la política con asuntos privados de las parejas y de las mujeres?". El tiempo pasó, y hoy ya todos sabemos que hay más asesinatos terroríficos de mujeres, como final de verdaderos calvarios personales a manos de sus parejas, que muertes del terrorismo oficial. Son muchos también los que sin hipocresía ya llaman terrorismo machista al asesinato de mujeres por violencia de género.
Estamos necesitadas de la terminología oficial de un mundo aún conformado por palabras, conceptos, ideas y símbolos procedentes del abrumador y tradicional peso de los varones en la conformación oficial del mundo. Digo oficial, porque el mundo y la vida de verdad la hemos construido todos, y todas, aunque con desiguales resultados y beneficios para unos, y otras.
Por ello sería conveniente que revisáramos, entre todos, cómo podemos ser ciudadanas y al mismo tiempo, en este siglo, tratadas como objeto de tráfico y trata, para la prostitución y explotación; cómo la clientela de toda esta miseria humana crece en vez de lo contrario. No obstante, las mujeres procuraremos ser eficientes, y para ello, a este criminal asunto, a partir de ahora, propongo, le llamemos, Guantánamos cotidianos, Guantánamos de esquina, Guantánamos de cercanías, a ver si así avanzamos más rápido en atajarlos. Esclavas del siglo XXI, esclavas por ser mujeres, niñas y niños de los que se puede abusar sexualmente mediante pago. La más horrible de las transacciones, porque no vamos a llamarle mercancía al hecho de tener en verdaderos limbos ilegales a miles de mujeres traficadas, literalmente secuestradas para ofrecer sexo obligado.
Nosotras, hemos aprendido todo en un mundo patriarcal, pero cada vez más las mujeres no son sólo discípulas, algunas también son faros de conocimiento en muchos órdenes. ¿Están dispuestos los varones a aprender de las mujeres? La igualdad de la que venimos hablando los últimos 200 años, no consiste en acoplarnos las mujeres al mundo oficial hecho históricamente por los hombres. Esto va, sobre todo, de trastocar, innovar, y pactar nuevos abordajes de la realidad. Todos ganaremos especialmente en justicia, porque justo será compartirlo todo.
Pero la sexualidad es cosa esencial, y la libertad sexual más, y en la dignidad de las mujeres está la base de su ciudadanía en el mundo, y por ello, éste es un enorme tema digno de estar con letra mayúscula, en el principal sitio de la agenda política. Junto con los asesinatos, ésta es la mayor violencia de género imaginable.

1 commentaire:

Héloïse a dit…

Bonjour Caloupile,

Commentaire hors-sujet mais je ne savais comment vous remercier pour la réponse à l'un de mes commentaires que je découvre sur un vieux billet de Patric Jean ! D'autre part, j'ai cité les infos provenant de la Fondation Scelles contenues dans cette réponse dans l'une de mes notes et je tenais à vous en avertir.
J'ai de plus mis un lien vers ce blog: si cela était gênant, je le supprimerais.

Voilà, merci encore !

Héloïse

Le billet en question: http://fcomme.blogspot.com/2010/07/jouer-la-poupee.html